Allez-y de notre part : La Belle et la Meute
La Belle et la Meute De Kaouther Ben Hania Avec Mariam Al Ferjani, Ghanem Zrelli, Noomane Hamda Durée : 1h40 |
Sortie le 18 octobre 2017 Comme chaque semaine, la rédaction d’Artistik Rezo sélectionne pour vous LE film à ne pas rater. Cette semaine :La Belle et la Meute, de Kaouther Ben Hania. Le pitch. Lors d’une fête étudiante, Mariam, jeune Tunisienne, croise le regard de Youssef. Quelques heures plus tard, Mariam erre dans la rue en état de choc. Commence pour elle une longue nuit durant laquelle elle va devoir lutter pour le respect de ses droits et de sa dignité. Mais comment peut-on obtenir justice quand celle-ci se trouve du côté des bourreaux ? Allez-y de notre part. Kaouther Ben Hania avait frappé fort avec son premier long-métrage intitulé Le Challat de Tunis, passé notamment par le festival de Cannes et sa sélection (très) parallèle de l’ACID. Polymorphe, entre fiction et documentaire, le film revenait sur cette affaire non résolue d’un psychopathe qui sillonnait les rues de Tunis afin d’y taillader les fesses des jeunes femmes qu’il trouvait trop aguicheuses. La réalisatrice s’était emparée du sujet avec force, vigueur et imagination, allant même jusqu’à intégrer à son film des extraits d’un faux jeu vidéo sur le thème, qui alimentait la réflexion et l’aspect intrignant du film. Avec La Belle et la Meute, Ben Hania affirme de nouveau ses hautes ambitions. Elle livre un film composé d’une succession de plans-séquences, qui dépeint la longue et douloureuse descente aux enfers d’une femme victime de viol. On pourrait espérer qu’après un dramer aussi terrible, les autorités et l’entourage réagissent de façon aussi protectrice que possible, en se montrant à l’écoute et en tâchant de démasquer le(s) coupable(s). L’héroïne de La Belle et la Meute va hélas réaliser que c’est souvent le contraire qui se produit : accusée de tous les maux, culpabilisée du début à la fin, on ne lui laisse même pas le loisir d’être considérée à juste titre comme une victime. Parfois maladroit techniquement en raison d’un budget très serré, La Belle et la Meute constitue néanmoins un témoignage de premier choix sur le viol et ses conséquences, lesquelles portent hélas bien plus sur la victime que sur le coupable. Un témoignage qui pourrait à faire bouger les lignes, même si le combat contre le viol et la culture du viol est encore très loin d’être gagné. Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=UfadOobe32k[/embedyt] [Image 2017 © Jour2Fête] |
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